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TOROS Y CACTUS
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5 avril 2021

ARLES SANS FERIA DE PAQUES ! Imaginez le manque

 

Vincent_Willem_van_Gogh_028 n

"Imaginez le manque"


Si vous me demandez quel moment va me
manquer pour cette Pâques sans feria d’Arles, je vous dirai que la première image qu’il me
vient est celle du toro sortant du toril de nos incomparables arènes en pleine lumière. C’est la
première émotion qui m’envahit et qui se renouvelle à chaque feria d’Arles plus que partout
ailleurs. Et là s’égrènent dans ma tête, les noms des grands taureaux camarguais ou de race
espagnole qui y ont combattu, qui ont laissé leurs marques dans ces arènes : Le Sanglier, Vovo
et ses célèbres fils et petits fils ; Gañanito de El Sierro, Berberisco de Miura, Clavel Blanco de MLP De Vargas… Et Ingenioso que Juan Bautista
amena à la "grâce" d’avoir la vie sauve. Indulto sans contestation possible d’un vrai toro de
combat. Émotions au zénith, réconciliation de l’homme et de l’animal dans un respect profond…


Les arènes d’Arles sont le point de convergence du peuple du taureau des temps anciens à
aujourd’hui, des terres de Camargue et de Crau, mais aussi de tout l’hexagone, comme de pays
plus lointains. Mon deuxième regret d’une Pâques sans feria, est que ce rassemblement autour
des arènes n’aura pas lieu, pas de foule sur le grand escalier, pas de bousculade chaleureuse
et pleine d’espoir.
Enfin, je ne sais pas si d’autres éprouvent ce que je vais décrire mais, depuis toujours, le jeudi
soir d’avant la féria, une "fièvre" s’élève petit à petit. J’entends les mots de ma grand-mère dans
son provençal : ’anen i biou’ et de légères crampes au niveau de l’estomac s’installent et elles
ne me quittent pas jusqu’à ce que je sois assise à ma place. Cette sensation se décuple et
monte en puissance quand un petit d’Arles est au paseo, quand un toro de chez nous est prêt à
sortir du toril. Elle atteignait des sommets, si je devais en plus m’asseoir comme assesseur au
palco présidentiel. Et mettait des jours à retomber.
Cette fièvre, qui ne montera pas et qui ne descendra pas, va manquer à mon équilibre, à mon
horloge interne. La corrida n’est pas qu’intellectuelle, que technique, artistique ou sportive, elle
permet de ressentir des émotions profondes. "Mes arènes d’Arles" décuplent cette énergie
vivifiante. La feria pascale, première de la temporada, n’est pas un spectacle auquel j’assiste,
elle est un rite que j’accomplis et qui me ressource. Et que je partage avec amis et inconnus.
Imaginez le manque !"

Texte dédié à Anita Albertini, aficionada disparue cette semaine, habituée des barreras arlésiennes et fidéle membre de bien de clubs taurins.

Evelyne Lanfranchi Monleau

article paru dans La Provence du 4/4/2021 page_de_la_Provence_du_4_4_2021 par Julia Razil

 

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